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Beyond Good & Evil 2

Du nouveau sur le douloureux développement de Beyond Good & Evil 2

Les raisons du départ de Michel Ancel d'Ubisoft semblent liées aux conditions toxiques qui règnent au sein de l'entreprise hexagonale...

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On entend ces derniers mois malheureusement trop parler d'Ubisoft pour de mauvaises raisons. Des conditions toxiques ont été dénoncées par certains employés, menant au départ de nombreux cadres de l'entreprise. On pense aux vice-présidents du service éditorial Tommy François et Maxime Béland, mais également à Serge Hascoët, directeur créatif et numéro 2 de l'entreprise (en raison de nombreuses accusations de harcèlement sexuel et d'agressions). Sans parler d'Ashraf Ismail, le Directeur Créatif d'Assassin's Creed Valhalla...

Des événements qui témoignent indiscutablement du climat malsain qui règne depuis des années chez Ubisoft. Son PDG Yves Guillemot s'est d'ailleurs publiquement excusé auprès de ses 18 000 employés en juillet dernier avant de faire de même lors du second Ubisoft Forward mi-septembre.

La semaine dernière, nous apprenions que Michel Ancel, un autre grand nom du studio, le quittait pour se focaliser sur son amour de la nature. Libération voit cependant les choses autrement. Son départ semblerait en effet avoir été un énorme soulagement pour les équipes d'Ubisoft Montpellier qui travaillent actuellement sur Beyond Good & Evil 2, en stand-by depuis déjà sept ans. Une dizaine d'employés a en effet témoigné de comportements toxiques de sa part qui auraient eu pour conséquences burn-out et dépressions.

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Autonome dans son processus créatif, Michel Ancel changeait souvent d'avis, abandonnant ainsi parfois des mois de développement. L'un des employés interviewés par Libération illustre notamment tout cela avec l'exemple de Ganesha City, la métropole dont nous avons pu avoir un aperçu lors du trailer de BGE2 à l'E3 2017.

"Les vidéos ont été faites à la main, en rush, sous le contrôle de Michel", confie l'un des développeurs interrogés. "Tout a évidemment été jeté depuis. La ville de Ganesha City, qu'Ancel voulait absolument qu'on fasse avec un niveau de détails complètement débile, on vient à peine d'en sortir trois ans après, et on l'a refaite déjà quatre ou cinq fois. Sachant qu'il faut faire plusieurs planètes, vous imaginez l'absurdité de ce type de raisonnement"

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Il n'est pas rare que la vision et la direction du projet changent à plusieurs reprises au cours du développement d'un jeu. Il semblerait cependant que les changements de Michel Ancel étaient abrupts et qu'aucune justification n'était donnée à ses équipes.

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"Il est capable de vous expliquer que vous êtes un génie, que votre idée est formidable, pour ensuite vous démonter en réunion en disant que vous n'êtes qu'une merde, que votre travail ne vaut rien et ne plus vous parler pendant un mois. C'est quelqu'un qui a un processus créatif qui est à base d'érosion, d'érosion de sa vision et des personnes qui l'entoure."

La proximité de Michel Ancel et Yves Guillemot posait également problème aux développeurs, puisqu'il ne passait que la matinée à travailler sur Beyond Good & Evil 2, réservant le reste de la journée à Wild Sheep, son propre studio qui développe Wild.

Il a donc été décidé par Ubisoft d'envoyer Jean-Marc Geffroy, le directeur créatif de Ghost Recon, en backup pour faire avancer le projet. Cela n'aurait cependant fait qu'empirer les choses, le poussant finalement à abandonner le navire.

Egalement interviewé par Libération, Michel Ancel a déclaré :

"À un moment, le projet n'avait plus de corps, c'était des cubes qui combattaient des cylindres et il y avait une forme de régression. Je me demandais ce que je faisais dans le projet. J'ai contacté Yves, pour lui dire que Jean-Marc avait pris les rênes et que BGE2 n'était plus le projet de Michel Ancel. Yves et Serge m'ont répondu que non, ils nous voulaient tous les deux, pour avoir Ghost Recon et Beyond Good and Evil sur le même projet. À la fois une méthodologie et une vision. Et ils m'ont demandé de me réinvestir, de remettre ma patte. Facile à dire, beaucoup moins à faire, parce qu'il y a une équipe derrière."

En 2019, Ubisoft avait menacé d'abandonner complètement le projet si les développeurs ne pouvaient en proposer une démo jouable. C'est plus ou moins à cette période qu'il aurait décider de quitter l'entreprise, voyant son contrôle sur le projet réduit par son employeur. BGE 2 devait entrer en phase de production à ce moment, mais le Covid-19 est venu repousser encore plus les choses.

Beyond Good & Evil 2Beyond Good & Evil 2

Dans son interview accordée à Libération, Michel Ancel ne dément à aucun moment l'atmosphère de travail pour le moins particulière d'Ubisoft Montpellier, bien qu'il s'en dédouane. Il a en effet répété à plusieurs reprises sur Instagram que ces accusations n'étaient que des "fake news" :

"Je ne dirige pas l'équipe. J'apporte une vision, puis les producteurs et les managers décident quoi faire, quand et comment. Ce sont des personnes puissantes dans la réalisation de projets aussi importants. Pourquoi le journaliste n'en parle pas ?", s'interroge-t-il avant de remettre ça il y a tout juste quelques heures.

"Il y a une grande enquête indépendante sur le studio Ubisoft Montpellier. Pourquoi n'ont-ils pas attendu les résultats ? Pourquoi faire leur enquête avec peu de personnes ? (...) L'article contient beaucoup d'erreurs et de fausses informations (je travaille à le prouver). Pourquoi n'ont-ils pas vérifié les sources ?"

Ubisoft a en tout cas attendu sa démission et la sortie de ces histoires pour lancer une enquête. Ce problème n'était pourtant pas un secret et l'apparente passivité des dirigeants de l'entreprise pose en tout cas question. La suite au prochain épisode...

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