Crise sur la Planète des Singes

Il y a un vent de fraîcheur pour la franchise de la Planète des singes ces derniers temps, qui revient en force avec une nouvelle trilogie cinématographique. Loin des vieux costumes de l'époque du premier film, on a désormais le droit à des graphismes révolutionnaire. Alors pourquoi ne pas découvrir cet univers à travers un jeu en réalité virtuelle ? « Crise sur la Planète des Singes » nous a fortement donné envie de l'essayer, alors on a enfilé notre casque sans tarder et nous nous sommes glissés dans la peau (et la tête) d'un singe.

Au début, nous avons reçu un très bref tutoriel sur les mécaniques de base du gameplay en plus des extraits d'histoire qui s'affichaient à l'écran. Fondamentalement, les contrôleurs remplacent vos mains de singe et vous vous déplacez en regardant un placement prédéterminé (une silhouette de l'endroit où vous désirez aller). Pour ce faire, vous devez bouger vos bras comme si vous couriez (ce qui donne rapidement l'impression de faire du ski, plus que de marcher). Vous pouvez attraper des choses comme des rebords ou des tuyaux, indiqués par un contour bleu, pour vous surélever et grimper. Le jeu tourne principalement autour du déplacement, et force est de constater que c'est relativement simple à prendre en main.

L'histoire vous présente comme un singe emmené dans un centre de détention supervisé par le Dr Eva Devon, qui essaie de développer un remède contre la grippe simienne. Si vous vous souvenez des films, cette maladie représente une menace assez importante pour la race humaine, donc cela se fait au détriment des droits des singes qui sont maintenant maltraités. Comme vous pouvez l'imaginer cependant, peu de temps après votre incarcération, vous vous échappez de votre cage avec l'aide d'un ami et vous devez maintenant essayer de fuir le complexe.

Dès le début, un problème se pose. Parfois, quand vous regardez la silhouette de l'endroit où vous désirez aller, il faut un certain temps avant de trouver le bon angle pour avoir le droit de se déplacer. Il en va de même lorsque vous bougez d'un endroit à l'autre : cela devient vite une épreuve où vous agitez vos bras en essayant d'obtenir la bonne inclinaison de votre tête pour activer le mouvement suivant. L'escalade, bien que très amusante, était également en proie à ces problèmes. Vous devez souvent pivoter lorsque vous vous déplacez entre les tuyaux, ce qui devient vite problématique si ces derniers sont hors de vue.

Nous avons rarement eu des problèmes avec les capteurs bien qu'il nous soit déjà arrivé, une ou deux fois, de sortir de notre espace de jeu. La configuration promet d'utiliser toutes la zone dédiée à vos mouvements, et elle a intérêt à être large, croyez-nous. Nous avons été très frustrés de voir notre fusil d'assaut tombé au sol après l'avoir juste reçu, pour la simple raison que les contrôleurs n'étaient pas détectés aussi bas que là où nos mains étaient. Prenez en compte que vous avez vraiment besoin d'un espace assez large pour jouer à ce jeu : une caméra méticuleusement positionnée, une tonne d'espace au sol et beaucoup de distance entre vous et l'écran.

Quand on s'habitue au gameplay, on regrette vite le manque de vernis. L'ensemble du jeu n'est pas particulièrement intéressant au niveau visuel, ce que nous pouvons pardonner pour de la réalité virtuelle. Mais certaines choses ont parfois cassé notre immersion. Au début, il était possible de fouiller à travers une porte sans l'ouvrir par exemple et à plusieurs reprises nous avons fini immergé et coincé dans le sol, ce qui n'était sûrement pas prévu (et qui nous obligé à relancer notre session). Cela a rendu l'expérience un peu frustrante, comme vous pouvez l'imaginer.

Cela dit, le jeu était très impressionnant. On se sent vraiment dans la peau d'un singe maltraité par l'être humain. Si tout baigne dans les ténèbres, la pluie et la brume, il y a un bon équilibre entre cette grisaille atmosphérique et votre vision pour naviguer et se déplacer. En fait, le jeu a beaucoup bénéficié de sa nature linéaire, bien que nous ayons eu l'occasion de nous égarer et de monter une résistance avec nos potes singes contre nos ravisseurs.

Pour 14,99€ (10,99 pour les membres du PS Plus), l'espérance de vie de trois heures, donc assez courtes, de ce jeu peut gérer certains d'entre vous. Il est à mi-chemin entre un jeu et une première expérience de réalité virtuelle, plus longue qu'un Batman : Arkham VR. Des jeux comme Skyrim et Farpoint offrent plus de matière que lui, bien plus, ce qui nous laisse penser que c'est vraiment plus un moyen de découvrir cette nouvelle façon de jouer, qu'autre chose.

Si au niveau du scénario, nous avions vraiment l'impression d'être dans l'univers de la saga, les mécaniques du jeu, elles, nous ont déçus. Pour chaque actions réussies, la suivante est un véritable calvaire. L'agacement et la frustration sont au rendez-vous pour ce gameplay. De plus, nous recommandons vraiment une aire de jeu énorme : si vous jouez dans un espace confiné, vous allez en souffrir. Enfin, malgré ces problèmes et les bugs visuels, Crise sur la Planète des Singes n'est pas un gâchis injouable. Mais c'est loin d'être une réussite pour autant.