Dark Souls: Remastered

On sait que l'on a réussi lorsque notre produit devient une référence pour tout ce qui touche au même genre. Et depuis la sortie du premier Dark Souls en 2011, ce nom est devenu synonyme de difficulté très punitive (vous avez surement entendu l'expression "le Dark Souls de..." ou encore "Souls-like"). Il s'agissait d'un chef d'œuvre de gaming moderne lors de sa sortie et cette année, From Software et Bandai Namco ont décidé de le remasteriser, amenant le jeu sur PS4, Xbox One, PC et prochainement sur Switch. Nous nous sommes replongé dans cet univers sur PS4 pour voir ce qui a changé et la bonne nouvelle c'est que les choses ont changé, et pour le mieux.

Le premier élément étant les graphismes en 720p qui laissent leur place au glorieux 1080p sur PS4 et Xbox One, laissant même la possibilité de passer à la 4K sur PS4 Pro et Xbox One X. La 4K est en revanche native sur PC (bien que les textures soient en 2K). L'effet est toujours le même : on ne se souvient pas que les anciens jeux n'étaient pas très beau, mais ayant joué sur Xbox 360 quelques jours avant de recevoir le Remaster, nous pouvons vous garantir qu'il y a une réelle différence. Il est vrai que le jeu trahit son âge lorsque l'on zoom sur la tête de son personnage contre un mur, mais ce serait du pinaillage.

Un autre élément qui ravira les fans est le framerate. En effet, vous pouvez maintenant vous balader dans Blighttown sans ralentissement. Le jeu atteint le seuil sacré des 60 fps partout bien qu'il ait été rendu très clair que la version Switch serait capé à 30 FPS, 720p en mode portable et 1080p en docké.

Le visuel et le framerate affectent tous les deux le jeu et nous pouvons dire sans crainte qu'ils le ramènent même au gout du jour et en font un titre fait pour les consoles actuelles. Les animations sont fluides (important quand il faut esquiver ou faire une roulade), et ses performances augmentent nos chances de survie que ce soit en combat ou en exploration sur des falaises.

D'autres nouveautés ? Premièrement il faut savoir que cette nouvelle édition fournit l'intégralité des DLCs sur toutes les plateformes : Artorias of the Abyss dans laquelle nous voyageons jusqu'à Oolacile pour vaincre Manus Père des Abysses. Globalement, ce qu'il faut retenir c'est que vous en aurez pour votre argent. Comme la majorité du jeu, l'histoire est optionnelle et les ajouts principaux sont les nouveaux lieux, boss et ennemis dont vous devrez triompher sur votre route vers la gloire.

L'un des tracas des grands fans de Dark Souls était de savoir si le jeu de base avait été modifié afin de, Dieu me pardonne, le rendre plus facile pour les "grossiers casuals" parmi nous. Ils seront donc soulagés d'entendre qu'après plusieurs heures à jouer, rien n'a changé ou n'a semblé différent de nos premières heures passées sur le jeu originel en 2011. A part des textures revues bien évidemment, le contenu s'en tient au titre "Remastered".

A l'heure où nous écrivons, les serveurs n'ont pas encore été ouvert, impossible donc de donner notre avis sur les fonctionnalités en ligne, simplement que le nombre maximum de joueurs est passé de 4 à 6 (le tout sur des serveurs dédiés) afin que vous puissiez profiter de la coopération ou de l'hostilité si vous êtes l'un de ces individus malade et tordu qui envahit les parties des autres (vous vous reconnaitrez). L'invocation de PNJ comme Iron Tarkus en revanche, fonctionne correctement comme annoncé, pas de plainte de ce côté-là, surtout lorsqu'il vous aide à défaire le boss.

Non seulement cette réédition donnera du fil à retordre aux fans du jeu de 2011, mais il permettra aussi aux néophytes et autres joueurs non familiers de la licence de le tester. On peut dire sans risque qu'il s'agit là de la meilleure manière de jouer au jeu pour ceux qui souhaiteraient se lancer, étant donné qu'il améliore tous les aspects de l'original, des performances visuelles au contenu. Alors que certains remakes, comme la Silent Hill collection, sont moins bons que les jeux de base, nous avons là une version perfectionnée d'un titre déjà presque parfait.

Nous n'irons pas trop loin pour expliquer ce qui rend Dark Souls si bon mais il y a bien une raison pour qu'il ait eu un impact si important sur le monde du jeu vidéo et sur la culture populaire. Cela va plus loin que la difficulté du jeu. Le monde dans lequel nous sommes projeté transpire d'une ambiance, on est en permanence confronté aux rémanences de ce monde mourant où la Malédiction corrompt les hommes. Votre tâche est de collecter les âmes des Seigneurs. Un scénario minimaliste qui n'impacte pas beaucoup le jeu mais c'est aussi ce qui fait sa beauté. Le monde amène le jeu à la vie et non l'histoire.

Il y a également une raison pour laquelle beaucoup de jeux ont imités le style action-RPG vue troisième personne proposé par Dark Souls. En effet, From Software avait su furnir une approche quasi parfaite de la chose et rien n'a changé de ce côté-là. Si tout comme nous, vous jouerez au jeu en tant que fan, vous n'aurez aucun mal à retrouver vos réflexes de parade et d'esquive. Les nouveaux arrivants auront en revanche la joie d'apprendre cette danse mortelle qu'est le combat en gérant la jauge d'endurance et en attendant le moment opportun pour attaquer.

Il y a encore un millier de chose à dire pour complimenter le titre de From Software et nous pourrions y passer des heures : des paysages épiques aux design des boss. Mais tout cela a déjà été dit et redit par d'autres ces sept dernières années. Nous pouvons simplement ajouter que Dark Souls a su fournir non seulement une version égale mais même supérieure à l'ancienne. Le gouffre générationnel donne une seconde vie au jeu et, espérons-le, encore plus de fans, ce que mérite sans mal ce classique.