Yooka-Laylee

Playtonic est un studio composé d'anciens développeurs de Rare, connus notamment pour l'excellent Banjo-Kazooie (Nintendo 64). Leur dernier jeu, Yooka-Laylee a émergé en 2012, avant d'être financé via Kickstarter en 2015. Après deux ans de développement, le jeu est enfin là, et il se présente sans surprise comme le successeur spirituel de Banjo-Kazooie. Une ressemblance qui saute d'emblée aux yeux.

Pour vous donner un avant-goût des prémisses avant de continuer, la trame de Yooka-Laylee implique Yooka, un lézard, et Laylee, une chauve-souris, lesquels se font volet leur livre magique par Capital B, une abeille, et Dr. Quack, un canard dans un pot (pour certaines raisons). Ils doivent alors s'infiltrer dans Hivory Towers, le quartier général de Capital B, afin de retrouver les pages (les pagies, équivalent des pièces de puzzle de Banjo-Kazooie) du livre magique, avant d'éventuellement récupérer le livre lui-même.

Visuellement, Yooka-Laylee et Banjo-Kazooie sont très proches. Bien que Banjo-Kazooie n'offrait que des polygones colorés et que Yooka-Laylee des graphismes modernes et logiquement plus raffinés... Du vert de Tribalstack Tropics aux rayonnantes surfaces de Capital Cashino, tout dans Yooka-Laylee est joli, avec des personnages et des objets détaillés remplissant des environnements majestueux. De petites failles de pixellisation apparaissent dans certains des plus fins détails, mais il faut vraiment les chercher pour les remarquer. Il s'agit pour tout dire de l'un des plus beaux jeux de plateforme 3D auxquels nous ayons pu jouer.

Le jeu comporte cinq « tomes » à explorer (les cinq mondes du jeu, qui doivent chacun être débloqué), en plus de la zone de départ et Hivory Towers, le hub central. Ces mondes peuvent par la suite être étendus en dépensant des pagies, leur offrant plus de contenu et par la même la possibilité de collecter plus de pagies et de remplir les tâches demandées.

En ce qui concerne ce que contiennent ces tomes, ils peuvent apparaître un peu vides, avec de grands espaces remplis seulement de quelques ennemis et autres plumes, mais il ne vous faudra jamais des heures de marche pour aller d'un endroit à l'autre. Dans chacun de ces mondes, il y a également Trowzer, un serpent qui vous vendra des capacités en échange de plumes, bien que certaines vous soient offertes gratuitement. Ces capacités vous permettent de remplir certains défis, atteindre de nouvelles zones et, en général, vous facilite la vie tout en conservant un gameplay frais et varié, lequel se renouvelle régulièrement. Elles donnent aussi une raison de revisiter des mondes afin de découvrir des zones inaccessibles auparavant. Ces capacités comprennent une détonation sonique qui paralyse les ennemis et brise des objets, la possibilité pour Yooka de se rouler en boule ou d'activer une attaque tournante.

Dans la deuxième moitié du titre, vous aurez la possibilité de voler ! Une capacité qui vous permet d'esquiver certaines sections de plateformes en les survolant, ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose, mais cela rend la progression trop facile. D'autant plus que la barre d'énergie que vous videz en utilisant des capacités n'est que très peu consommée lorsque vous êtes dans les airs, ce qui vous permet de voler presque autant que vous voulez...

Dans l'ensemble, les capacités disponibles fonctionnent plutôt bien, tout comme le gameplay en général, en reproduisant la formule des jeux de plateformes 3D classique. Le gameplay répond bien aux commandes, alors que Banjo-Kazooie pouvait par moments semblé laborieux (le super saut était une véritable sinécure). Tout est facile et rapide à utiliser ici...

Nous ne qualifierons pas le jeu de facile pour autant. Evidemment il se veut familial, et beaucoup de pagies sont accessibles même aux esprits les moins fouineurs, mais au fur et à mesure de votre progression, certains des défis vous demanderont plus de talent et de temps pour être complétés (comme le dernier Boss). Les pagies ne se trouveront pas juste sur le bord de votre route, les trouver se révélera généralement assez difficile.

Il y a 145 pagies à travers le jeu (25 par tome, en plus des 20 dans le monde central), et lorsque vous atteignez la porte du Boss final, vous en aurez besoin d'au moins 100. Si vous avez avancé en vous contentant du minimum requis à chaque fois, et bien un retour dans les anciens mondes pour de reprendre votre collecte sera alors inévitable (ce qui nous est arrivé, il nous a fallu six heures pour atteindre la porte mais quinze pour la franchir). Une condition qui n'est ni désagréable ni illogique au fond...

Yooka-Laylee se démarque par son ton, son charme, son humour, bref tout ce qui a rendu Banjo-Kazooie si populaire. Comme avec l'ancien jeu de Nintendo 64, tous les dialogues ne sont doublés que par des bruits inaudibles, comme à l'ancienne. On a le droit à des blagues un peu partout, le quatrième mur est sans cesse cassé, et tellement de choses (comme par exemple les DLC payants) sont la cible de moqueries. Un humour qui conviendra à toutes les générations de joueurs. Les caractères de Yooka et Laylee se complètent parfaitement et offrent des échanges savoureux. Et les autres personnages que vous rencontrerez le long de votre aventure ne sont également pas en reste...

Au niveau de l'audio, nous allons encore une fois devoir le comparer à son maître spirituel, car les thèmes de Yooka-Laylee sont tout autant prenants. Chaque monde dispose de sa propre musique qui, vous pouvez en être sûr, résonnera dans votre tête pendant un moment. Ce peut devenir lassant si vous restez trop longtemps dans un monde. Les sons que la caméra produit lors de passage entre différentes vues joue sur la corde nostalgique, ce qui ravira les plus anciens...

Mais rassurez-vous, Yooka-Laylee ne cherche pas seulement à jouer sur la nostalgie des jeux de plateformes 3D d'il y a 20 ans. S'il ressemble évidemment à Banjo-Kazooie de qui il s'inspire ouvertement, le titre de Playtonic offre une expérience qui devrait plaire aux joueurs de tous âges, que ce soient ceux qui ont connu de l'âge d'or du genre ou les plus jeunes qui n'ont comme référence que les derniers épisodes de Mario. Le jeu dispose d'un contenu conséquent et divertissant, avec beaucoup de choses à découvrir et une touche humoristique rafraîchissante. Bref, un bon jeu pour toute la famille...